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Budget participatif : on vend du rêve ou du réel ?


AJ Projets & Formation a participé aux Rencontres nationales du budget participatif organisées par la Ville de Rennes avec ses villes partenaires en matière de budgets participatifs : Paris, Montreuil, Grenoble.

Durant deux jours, nous avons échangé et débattu sur les finalités et objectifs de ce type de dispositif un peu particulier de la participation citoyenne : la collectivité (le plus souvent une ville) octroie un pourcentage de son budget d'investissement à des projets qui émanent des citoyens. Un temps de préparation, de présentation et d'instruction est prévu... et ensuite les habitants votent pour les projets qu'ils retiennent et les services de la ville travaillent avec les porteurs de projets pour les réaliser.

Ci-après, quelques points qui revien-nent fréquemment :

- Le budget participatif permet de réactiver le lien entre habitants et élus en donnant la possibilité d'aller plus loin qu'une simple concertation ou consultation. Il permet d'agir, d'être dans le "faire" ! Ce n'est pas pour rien qu'à Rennes le dispositif s'inscrit dans "La Fabrique citoyenne".

- Il permet une réponse à des besoins tels qu'ils sont vécus sur le terrain et ensuite une réelle fédération des acteurs locaux pour la construction, la préparation et la mise en oeuvre des projets.

- Il s'agit d'une réelle reconnaissance de l'expertise d'usage à travers son adéquation avec l'expertise technique des services - cela induit un changement en profondeur des fonctionnements de la collectivité avec un aspect pédagogique : les citoyens comprennent la machine de l'intérieur.

Les acteurs s'interrogent également, avec des points de vigilance qui sont à prendre en compte pour la pérennisation des budgets participatifs :

- Comment passer de projets "cadre de vie" à des projets qui relèvent de l'innovation sociale avec un impact auprès des populations dans le temps ? Cela soulève la question du financement du fonctionnement de tels projets. Quelques suggestions : la diversification des sources de financement, des montages financiers avec un volet "crowdfunding", un portage par des associations pouvant bénéficier de subventions...

- Comment gérer le temps "caché" entre l'acceptation du projet et sa réalisation sans démobiliser les acteurs, qui pendant cette période ne "voient" pas leur projet se réaliser ?

- Comment prendre en compte l'adéquation entre les budgets participatifs et la capacité des villes à mettre les projets en oeuvre (notamment en termes de moyens humains à dédier) ?

Quoi qu'il en soit, une grande partie des participants prévoient de démarrer leur budget participatif en 2018. On sent un réel engouement autour de ces dispositifs dans leur capacité à contribuer au réenchantement du lien habitant-élu et à donner du sens à la participation citoyenne à travers des actions visibles et concrètes.

N'est-ce pas là également un dispositif qui amène une réflexion sur la nature de la participation aujourd'hui ? Au-delà de la question de l'appropriation des projets publics, la concertation et la participation citoyennes posent de plus en plus la question de la gouvernance partagée sur nos territoires.

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